11/30/2007

James Joyce et la création d'un travail

J'ai mentionné durant l'été que je prenais un cours sur James Joyce et Ulysses cette session. Bien que le cours était relativement intéressant (c'est différent pour moi de passer une session complète sur UN SEUL livre), et la lecture pas si difficile au rythme d'un ou deux chapitres par semaine, j'ai, comme on dit, frappé un noeud quand est arrivé le moment d'écrire mon travail final.

En fait, je ne peux pas blâmer L'Ancien et le Moderne d'avoir éventuellement laissé tomber la lecture du livre. C'est évidemment une oeuvre difficile, surtout dans les dernières 300-400 pages. Quand Joyce abandone un certain réalisme pour de l'expérimentation pure (songeons aux chapitres tels que Sirens ou Circe, ou le fameux Penelope), la lecture se transforme en torture (n'ayons pas peur des mots, ni des rimes!). Donc, je dois écrire 3000 mots pour terminer le cours (très heureuse qu'on nous aie épargné un examen dans ce cas-ci...) Sous le titre (un peu pompeux je l'avoue) de : A Real Ireland for the Real Irish: Stephen Dedalus and Cultural Self-Creation in Ulysses, j'ai attaqué la relation entre Joyce, son alter ego Stephen Dedalus et leur relation avec la renaissance littéraire irlandaise (mieux connue pour la poésie de W.B. Yeats). En fait, ça s'est plutôt transformé en analyse de la position artistique de Joyce/Stephen entre la Renaissance et la culture coloniale britannique.

Je termine ma dernière année de bacc en littérature, et j'ai écrit beaucoup de travaux. Des courts, des longs, avec ou sans recherche. Je ne crois pas qu'aucun autre projet m'aie donné autant de fil à retordre. Certains passages peuvent être interprétés en au moins 4 ou 5 différentes façons, quelques fois contradictoires. Les allusions sont vagues, personnelles, demandent une attention que mon insomnie du dernier mois m'empêche d'atteindre. La première étape quand j'écris, relire et trouver des passages à travailler, a été difficile. Lire Scylla and Charybdis à 4h du matin parce qu'on est incapable de dormir, ça ne donne pas les meilleurs résultats. Ensuite, lecture de critique et de théorie. Le problème avec Joyce, c'est que tout a été écrit, argumenté, contre-argumenté mille fois. Il est difficile d'arriver avec une thèse même légèrement originale. Répéter des arguments déjà faits, synthétiser deux ou trois articles, utiliser un angle légèrement eccentrique, sont des stratégies assez efficaces, mais extrêmement frustrantes, surtout quand on manque de sommeil. Je ne parlerai même pas des 10 heures passées à écrire (ou ne pas écrire) des choses qui ont déjà été dites en faisant semblant que ça ne l'a pas été.

Le résultat final déposé dans la boite à courrier du professeur ce matin, je vais probablement bien dormir ce soir...

Stumble Upon Toolbar