Comme j'ouvre la première page de Heart of Darkness, de Joseph Conrad, je lis ceci:
Joseph Conrad, christened Josèf Teodor Konrad Nalecz Korzeniowski, was born on December 3, 1857, in a part of Russia that had once belonged to Poland."Eh bien, une autre traduction", me suis-je dit, en me demandant en fait pourquoi ce texte fait habituellement partie des cours de base de littérature anglaise, également de ceux qui sont concernés par les théories post-coloniales. Pourquoi un auteur polonais aurait droit à cet honneur?
On répond à mes questions plus bas sur la page:
The man who was twenty-one years old before he spoke a word of English is now regarded as one of the superb English stylists of all time.Ving-et-un ans avant d'apprendre la langue, et écrire avec autant de succès un texte aussi influent? Il est vrai que l'anglais n'est pas la langue la plus complexe à apprendre, mais elle aussi a ses mécanismes particuliers (comme toutes les autres, vraiment) qui donnent des maux de tête aux nouveaux convertis.
Ce n'est pourtant pas exclusif à l'anglais, cet intérêt à l'écriture dans une langue étrangère. On peut facilement penser à Samuel Beckett et sa pièce En attendant Godot.
Quand je réfléchis à mon éventuel projet de roman (encore au stade de "je vais écrire quelque chose, un jour", je me demande dans quelle langue je le ferai. Suite à quelques lectures sur la nouvelle vague des groupes de musique sans langue particulière, comme Arcade Fire, je me demande à quel point cela pourrait s'appliquer à un livre... Si j'écris dans un hybride français/anglais, aurais-je l'attention des deux groupes, ou seulement des francophones en général et des quelques anglophones assez instruits pour être intéressés au français?
4 commentaires:
Tu sembles , ma chère Franglaise, très préoccupée par l'opinion des autres. Ce n'est pas si important que cela. Quelle importance! Je rappelle dans mon propre blogue le nombre d'écrivain étranger qui décide aujourd'hui d'écrire en français:
1) l'Américain Jonathan Littell (Prix Goncourt et Grand Prix du roman de l'Académie française) avec son roman Les Bienveillantes, dont je viens de finir la lecture à la fois enivrante et obsédante
2) la Canadienne-anglaise (de Calgary) Nancy Huston (Prix Femina) avec son roman Lignes de failles
3) le Congolais Alain Mabanckou (Prix Renaudot) pour son roman Mémoires de Porc-épic ;
4) le russe Andreï Makine qui a gagné son lot de prix littéraire prestigieux au cours des dernières années. Je lis en ce moment son dernier roman, L'amour humain, qui est un livre puissant sur la beauté de l'homme digne, capable encore d'amour et d'émerveillement, au milieu du carnage et de la perte de sens. Un des grands écrivains francophones d'un style que j'adore que l'on pourrait qualifier de néo-classique.
5)Et Dai Sijie, la chinoise, qui publie de sublime roman chez Gallimard (dont "Balzac et la petite tailleuse chinoise").
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Alors pourquoi une chinoise, un russe, une canadienne-anglaise et un américain écrivent aujourd'hui en français alors qu'une québéçoise est attiré par la culture anglophone dans toutes ses fibres??..je n'en sais rien!! Mais, pour moi, ça n'a aucune importance..Il fut vivre sa vie et on lira ton roman peut importe la langue choisie mais il faut en choisir il me semble!!
Hah! Je suis contente de voir que tu es encore un lecteur, malgré ma négligence!
Ce n'est pas tant pour l'opinion des autres que je me pose cette question, mais plutôt par un sincère questionnement sur ce que je veux exprimer. J'en suis encore au niveau du positionnement par rapport à tout cela...
M'enfin, je n'écrirai certainement pas tout de suite, j'ai le temps d'y réfléchir...
Parfait,
En attendant, j'espère que tes pauses ne seront pas trop longues...
A&M
*gêne*
Je suis flattée par ce compliment. :)
Considérant que c'est la fin de session, je vais faire de mon mieux pour écrire au moins une fois par semaine...
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