Ce matin à 9h, je me présente, ainsi qu'une quarantaine de mes collègues, au local H520 du pavillon Hall de Concordia (la grosse boite blanche du côté nord de Maisonneuve, en face du cube post-moderniste rouge et beige du pavillon de la bibliothèque). Nous sommes tous là pour la même raison: régurgiter 13 semaines de cours magistraux et de séminaires concernant 14 auteurs du début du 20e siècle, de Thomas Mann à Hayek en passant par Proust, Joyce, Woolf, Kafka et Mandelstam. Évidemment, avant de m'asseoir à ma place (assignée par hasard à l'entrée dans le local pour éviter la triche, avec un système tellement compliqué que lire Ulysses au complet semble facile comparé à cela), j'étais convaincue que le suicide était une alternative viable à la torture mentale qui allait commencer dans quelques minutes.
La Franglaise n'ayant dormi qu'environ 8 heures dans les 5 dernières nuits (encore et toujours cette insomnie...), et qui n'a pas eu le temps d'étudier pour le dit examen pour cause d'un papier à remettre vendredi et de l'impossibilité de le remettre vendredi, jeudi étant la dernière journée qu'elle doit passer à Montréal si elle veut dormir un peu ce weekend, était positivement délirante. Avoir pu écrire au début de l'examen: "Note: la mention d'éléphants roses qui volent est strictement due à un manque chronique de sommeil, veuillez ne pas prendre en compte lors de la discussion de Ulysses" sans avoir à être forcée de m'enregistrer volontairement à Louis-H. en sortant du local, je l'aurais fait.
Répéter questions et réponses ici serait un exercice complètement inutile; par contre, je peux vous dire qu'en sortant j'avais les larmes au yeux tellement j'étais épuisée. Je n'ai toujours pas dormi depuis ce matin (pas par défaut de ne pas avoir essayé.. entre 12h30 et 15h, j'étais étendue dans mon lit, les yeux fermés et le temps passant d'une façon bizarre, comme si je dormais sans dormir... (si un médecin me lit, j'apprécierais des conseils...)). Si je réagis comme ça à une fin de session du premier cycle, quel genre de vie vais-je avoir en maîtrise et en doctorat!!!
Mais, j'ai de bonnes nouvelles pour ceux qui s'inquiètent de ma santé mentale: tout est terminé lundi, avec mon dernier examen et mon dernier papier remis, et jeudi le 13 je m'envole pour Manzanillo de Cuba pour 10 jours avec L. Je suis convaincue que le soleil de Cuba, le rhum et la salsa vont régler mon problème de stress et mon problème d'insomnie assez facilement. D'ici là, je me console en écoutant l'album de El Cantante, la seule chose qui me garde saine d'esprit depuis quelques jours...
12/06/2007
La vie après un examen
Libellés :
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